L’Europe contre l’Europe – de Olivier Ferrand

L’Europe contre l’Europe – de Olivier Ferrand

Ed Terra Nova Hachette – 2009

Il évoque l’identité européenne en pages 64 et suivantes. Il fait tout d’abord référence au rapport Construire l’Europe politique. 50 propositions pour l’Europe de demain, rédigé par le Comité des sages présidé par Dominique Strauss-Kahn (2004). Cette identité se définit par :

 1° le modèle de développement européen

Ce modèle s’inscrit dans le modèle occidental de l’économie de marché MAIS avec une spécificité : l’importance accordée à la justice sociale : protection des plus vulnérables, limitation des inégalités, couverture collective des risques. Autrement dit, l’Etat-Providence (l’économie sociale de marché des Allemands, la social-démocratie des Nordiques)

Ce modèle repose sur des équilibres entre :  Liberté et justice sociale/Production et distribution/Marché et Etat

Ce modèle est illustré par le pourcentage des prélèvements obligatoires (moyenne européenne : 42%, Etats-Unis 26%, Japon 25%, pays en voie de développement : moins de 20%)

2° La place particulière attribuée à la personne, à la dignité humaine : l’irréductibilité de la dignité humaine

Une double origine : la tradition judéo-chrétienne et la tradition humaniste de la république des lettres (p58)

Une mise en œuvre à travers :

  • La démocratie
  • L’égalité entre les êtres humains
  • L’impartialité de la loi
  • La séparation entre sphère privée et domaine public
  • La lutte pour la tolérance religieuse, contre l’esclavagisme, pour les libertés civiles, le combat syndical

Puis, O Ferrand reprend une analyse de la spécificité européenne, qui recoupe en partie ce qu’il a dit des pages  64 à 69. Ca ressemble à une redite différemment présentée.

Cette spécificité se décline en plusieurs éléments :

  1. l’inviolabilité des droits de l’homme
  2. émancipation des individus :
    1. politique : avec la démocratie
    1. sociale : liberté d’expression, tolérance, avortement , euthanasie, homosexualité…
    1. culturelle :  un enseignement général et une offre culturelle
  3. l’Etat-Providence

Ce à quoi il ajoute (mais je m’y perds dans son plan)

  • La défense de l’environnement
    • Une vision spécifique de l’ordre international fondée sur le multilatéralisme

NB Sa thèse, dans ce livre, est résumée p 112 Alors qu’il y a un modèle spécifique européen,  c’est la Commission elle-même, depuis une vingtaine d’année, qui promeut systématiquement un programme de libéralisation des échanges, qui introduit la concurrence et les règles du marché dans des secteurs où régnaient jusqu’ici les règles du service public et qui fait reculer ce modèle. Autrement dit, c’est l’Europe contre l’Europe.

Avec trois scénarios :

  1. La Suisse européenne (le plus probable) mais l’Europe renonce à jouer un rôle dans le  monde
  2. L’Europe-Monde, qui repose sur l’ouverture de l’Europe (p151). L’Europe  n’est pas un territoire clos, c’est un chemin, un processus d’ouverture. Elle a exporté la Révolution, la Nation, le Capital. L’Europe est une frontière.
  3. L’Europe-puissance . Le « ainsi » de la dernière ligne de la page 167 n’est pas convainquant. Ne sera possible que si le Parlement européen prend le pouvoir.

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Patrice Obert

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