Il faut être culotté pour écrire de nos jours un petit essai de 80 pages sur le fait d’aimer et de proclamer que c’est la seule solution. Il ne faut pas avoir peur des railleries quand on est de surcroit un prêtre et qu’on s’adresse à tout le monde. Ce courage, Olivier Leborgne n’en manque pas, et on ne peut pas être inattentif à son cri quand on apprend qu’il a célébré les obsèques du professeur Dominique Bernard assassiné à Arras et qu’il est l’évêque d’Arras.
Que nous dit-il ? Le monde prétend que l’amour ne mène à rien – et comment en douter parfois devant le flot des actualités ? -, l’ amour nous est vendu comme un sentiment, un romantisme mou, sirupeux et dégoulinant relatif aux affaires de cœur. Et chacun de repartir le cœur vide, et les jeunes de se découvrir désabusés.
Pourtant, prétend Olivier Leborgne en citant Saint Paul, sans l’amour – ferions-nous des choses exceptionnelles – nous ne sommes rien. Car l’amour apporte une force de vie incomparable et une puissance de subversion politique inattendue. L’amour permet la vérité, exige la justice, décentre chacun et l’ouvre à la relation, qui est au cœur de la vie sociale. La politique apparaît dès lors comme la forme la plus élevée de la Charité ( Pie XI et le pape François). Car l’amour atteste que l’humanité n’est pas condamnée à l’inhumanité. Il faut lire ce qui peut apparaître comme un Nouvel hymne à l’amour en fin de ce petit livre décapant.
Quand on comprend d’où vient cet homme, sa jeunesse, son parcours intellectuel, ses combats, on réalise que, pour lui, « l’amour est une détermination de la liberté qui s’engage pour le bien de l’autre, jusqu’au bien de tous et de la cité » ( extrait de l’homélie lors des obsèques de Dominique Bernard.)
Un rappel utile en ces temps où on peut être saisi d’effroi, sidéré, ou anéanti devant l’ampleur des défis. Le lisant, je me suis remémoré ce qu’Anne Soupa dit souvent du Magnificat, qu’il est le discours de politique générale de Jésus.
crédit photo Actu.fr
Il y a l’amour de son.prochain et l’amour charnel. A quand le mariage des prêtres ? L’abbé Pierre n’aurait peut être pas dérivé s’il avait été marie. Mathieu Jasseron.a démissionné. Il y a quand même un conservatisme de l’appareil qui empêche les initiatives progressistes
Intéressant et rare ! Raviver le sens du mot « amour »… je vais le lire. Merci Patrice.
Super !