Ma lecture de Et vous m’avez accueilli-Contributions pour une église nouvelle, de Guy Aurenche avec les Amis de saint Merry Hors-les-murs ET réponse de Guy Aurenche

Ma lecture de Et vous m’avez accueilli-Contributions pour une église nouvelle, de Guy Aurenche avec les Amis de saint Merry Hors-les-murs ET réponse de Guy Aurenche

éditions Salvator – 2021

 Je n’ai jamais fait partie du centre pastoral Saint Merry. Parisien de l’est de Paris, j’en avais entendu parler. Saint Merry signifiait pour moi une paroisse moderne où s’expérimentait une façon originale de faire église. A la vérité, je n’en savais guère davantage. C’est à l’occasion de la suppression du Centre Pastoral par Mgr Aupetit que j’ai été amené à me renseigner sur l’origine de cette initiative et son contenu. C’est ainsi que j’ai lu avec intérêt l’ouvrage « Et vous m’avez accueilli » pour mieux comprendre ce qui s’était passé.

 L’ouvrage s’organise en une introduction, signée Guy Aurenche, et en huit parties, chacune illustrant un aspect de la dimension du centre pastoral. Un envoi, rédigé par Mgr Albert Rouet, conclut l’ouvrage. Chaque partie s’ouvre par quelques pages consacrées à des messages de soutien en rapport avec le thème traité. Une annexe présente une (très-trop) brève histoire du Centre.

Dix-huit contributeurs se répartissent au sein des 8 parties. Chacun a écrit quelques pages, ce qui facilite la lecture. Ce qui trouble, par contre, c’est la difficulté à comprendre la logique de chaque intervention au regard du puzzle qui est présenté au lecteur. En effet, très vite, je me suis rendu compte que certaines interventions traitaient de Saint Merry, d’autres de l’église en général. Les textes me semblent s’organiser de la façon suivante :

 Textes parlant de Saint MerryTextes parlant de l’église
Guy Aurenche faire église autrement Jean-Claude Thomas sur la coresponsabilité Claude Plettner sur prêtres et laïcs Jesu Asurmendi sur un rituel créatif Jean de Savigny sur l’accueil des personnes homosexuelles JF Petit sur une communauté en milieu urbain Michel Micheau sur l’art contemporain Ignace Bertin sur le dialogue avec le monde de l’art Laurent Baudoin sur le partenariat avec Gaza Agnes Charlemagne sur le sens de la fermeture du centre pastoral      Nicolas de Bremond d’Ars sur la liturgie François Euvé sur l’église polyédrique Danielle Mérian sur la solidarité JB de Foucauld sur spiritualité et engagement Elena Lasida sur une église trouée Alain Durand sur une église de fraternités Paule Zellitch sur la CCBF Antoine Guggenheim sur communauté et souffle de l’Esprit Albert Rouet sur une Eglise en recherche

Le premier bloc décrit ce qui s’est passé à saint Merry. Claude Plettner consacre sa contribution (p 29 à 34) à l’analyse des dysfonctionnements internes qui ont pu expliquer la fin de l’expérience à savoir « le difficile exercice d’une responsabilité et d’une collaboration conjointes et différenciées entre clercs et laïcs ». Si Guy Aurenche dresse la liste des problèmes qui ont surgi (page 14), on reste sur sa faim. Cette énumération n’est développée et approfondie par aucune des autres contributions. Agnès Charlemagne dresse toutefois (p153) le constat d’un certain entre-soi confortable.  Le moins qu’on puisse dire est que ce devoir d’inventaire reste un peu court au regard de tous les sujets positifs.  Seule Agnès s’interroge sur les « portes insoupçonnées » qui s’ouvrent à la suite de la fermeture.

Le second bloc ouvre des pistes de réflexion, toutes intéressantes. Croisant les contributions, il me semble qu’elles dessinent une église, communauté de communautés, donnant la priorité à l’échelon local en pointant, avec Mgr Rouet, deux sujets clés, l’exercice du pouvoir et les relations entre ces communautés.

 Comme l’indique la 4ème de couverture, ce livre n’est ni un brûlot, ni un règlement de comptes. Il contribue à sa façon, de façon pointilliste, au débat sur la synodalité en vue du prochain synode. En le refermant, je me suis dit que Paris avait vécu à cet endroit de la capitale, durant 70 ans, une expérience profondément originale, pionnière, sans doute trop en avance sur son époque. Une expérience étrangement en phase avec les exhortations du pape François (il est assez étrange de compter le nombre de fois où il est cité). Pouvoir s’appuyer sur les mérites de cette expérience est sans doute essentiel pour inventer l’église de demain. Encore faudrait-il que les acteurs s’obligent à un devoir d’inventaire plus objectif et exhaustif. C’est en tout cas, une première pierre nécessaire et très utile que le prochain archevêque de Paris devra  lire à son arrivée.

Réponse de Guy Aurenche

Salut Patrice, 

Un grand merci pour ce partage de lecture. 

Il est si important d’avoir un regard extérieur pour préciser nos propres actions. 

Oui ce livre a été fait en 2 mois car je voulais surtout que la communauté blessée apporte une contribution positive aux débats sur l’Église et son organisation… débats qui se sont encore amplifiés autour de la « démission » surprise de l’archevêque. 

Dans le brouhaha médiatique souhaitons que les vrais problèmes sortent enfin et ne soient pas masqués par des fariboles d’aventures féminines. 

Oui ce livre n’aborde les questions de fond que d’une manière superficielle à travers 8 thèmes choisis à partir des 4OO témoignages reçus. 

L’important pour moi était non de proposer une somme théologique mais de partir des splendides témoignages que nous avons reçus comme des psaumes … et qui constituent la charpente d’un élan de réflexion et de reconstruction. 

Oui le puzzle est réel, c’est volontairement que chaque thème est abordé succinctement par quelqu’un de la communauté ET par quelqu’un d’extérieur. 

Oui la communauté devra s’interroger et « faire l’inventaire ». 

Le moment en est sans doute venu… et de nouvelles équipes devront s’y atteler, … je ne peux qu’accompagner et soutenir. 

Bien cordialement à toi 

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Patrice Obert

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