De Dieu et de l’Inouï

Au sujet des livres de François Jullien (Dieu est dé-coïncidence, Labor et Fides 2024) et Dominique Collin ( L’Evangile inouï, Salvator 2019)[1]

Voici deux livres que j‘ai attaqués avec gourmandise et qui m’ont un peu laissé sur ma faim. F Jullien livre comme toujours un brillant essai où il fustige tout ce qui est installé, tout ce qui « coïncide », autrement dit tous les efforts des hommes (et de l’Eglise) pour donner cohérence, consistance, stabilité et qui se terminent en fermeture, blocage et déprime. D Collin nous répète que l’évangile n’est ni un message, ni une biographie, mais une opération qui agit en nous et nous aide à nous extraire de l’angoisse qui nous fait « dévivre ». Mais que leurs mots sont compliqués ! On pourrait donner mille citations où, à forger des concepts nouveaux, ils nous embrouillent.

Qu’ai-je retenu finalement de ces deux livres ? Nous n’entendons pas. Ce qui nous est dit, notamment par la Bible et par les évangiles, mais sans doute pourrait-on le dire aussi des mille sagesses qui parcourent la Terre, est inaudible, autrement dit « inouï ». Du coup, nous subissons la vie, alors que la vie devrait nous émerveiller, nous libérer, nous ravir. Rappelons-nous que le premier commandement dans la Bible est « Ecoute Israël ». Et combien de fois Jésus répète « vous avez des oreilles mais vous n’entendez pas » ?

Du coup, je me suis mis à penser qu’il est bien difficile à un livre de nous parler de l’inaudible, de l’inouï, puisqu’il s’agit de se mettre à l’écoute de la Vie.


[1]  François Jullien a publié en 2019 chez Grasset L’inouï et en 2023 Chez L’Observatoire Raviver de l’esprit en ce monde. Un diagnostic du contemporain. Dominique Collin a publié en 2018 chez Salvator Le christianisme n’existe pas encore

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Patrice Obert