le Cerf Cogitatio fidei – 2006
Dans son ouvrage, Claude Geffré fonde, en quelque sorte une théologie interreligieuse, ou une théologie du pluralisme religieux.
Son livre doit à mon sens être pour nous un véritable guide et une référence à approfondir car il donne sens aux démarches de nos différents groupes inter religieux et leur donne une base tout à fait remarquable.
En effet, il part de la situation actuelle des religions dans le contexte nouveau créé par la mondialisation, il souligne en quoi les religions dans leur dialogue peuvent continuer à être une source d’enrichissement pour l’humanité, il indique également les impacts que cela peut avoir pour les religions les unes vis-à-vis des autres et enfin, pour ceux d’entre nous qui sont chrétiens, il souligne la véritable conversion que représente cette théologie interreligieuse, qui ne peut pas seulement être un chapitre supplémentaire dans notre théologie mais qui est bien un regard différent porté sur la totalité de notre théologie.
On voit par conséquent l’enjeu porté par cet ouvrage, que je tiens modestement pour absolument fondateur.
1° La situation des religions dans le contexte nouveau de la mondialisation
la modernité :
ses définitions : p 190 212, 221, 305
ses apports : p335
ses limites : p225
sa crise : p305
la post-modernité : p192
2°Le rôle des religions et du dialogue inter religieux dans ce contexte
la sagesse : p24
la loi de sur-abondance qui fait pencher en faveur des plus démunis : p352
les chances et les atouts du DIR ( Dialogue Inter religieux) : p224
le respect de l’humain authentique
le combat pour la justice
la sauvegarde de la création
Passer de Babel p 62(une unification du monde sous le mode de l’uniformité) à la Pentecôte p63 ( la pluralité des langues et des cultures est nécessaire pour traduire la richesse multiforme du mystère de Dieu)
3° Les impacts de cet enjeu sur les religions
sur le statut de la vérité p 344 et 346 et 348 : refus de sacraliser la vérité et de légitimer ainsi la violence du sacré au mépris des personnes individuelles et concrètes qui ont des droits
sur le rapport aux autres religions
sur les critères d’authenticité d’une religion p35
critère éthique : respect de l’homme authentique
critère mystique : décentrement du soi humain au profit d’une réalité dernière
sur les analogies entre religions p 144 et s
le salut
le jeu différentiel des éléments inhérents aux religions (prophétique-éthique-historique ; mystique-métaphysique-esthétique ; de proclamation/de manifestation)
4° l’enjeu spécifique pour le christianisme
- la relecture des rapports historiques entre le christianisme et l’Occident p308 ( judéo-chritianisme, Chrétienté, Pluralisme religieux suite à Vatican II)
- impacts théologiques
sur la théologie du salut p31
sur la christologie
sur l’ecclésiologie
sur la théologie de la mission
Ce livre est empreint d’une conviction profonde sur la possibilité du DIR
- -nous croyons en un Dieu créateur du monde et qu’il existe un Dessein divin de salut pour tous les humains
- -depuis qu’il y a des humains il y a une unique révélation comme don de Dieu qui coïncide avec l’expérience spirituelle de l’Absolu que peut faire tout humain dans ce monde p64
- -nous sommes messagers du message de Dieu. Nous en sommes les témoins et non les propriétaires
- -la diversité des langues et des cultures est nécessaire pour traduire la richesse multiforme du Mystère de Dieu
- -il n’y a pas de DIR sans rencontre des cultures et sans inculturation réciproque
ses objectifs :
- p117 : réinterpréter l’unicité du Christ incarné comme Verbe de Dieu et unicité du Christianisme comme religion historique
- p119 : c’est le paradoxe même de l’incarnation, à savoir la présence de l’Absolu dans une particularité historique, qui nous invite à ne pas absolutiser le christianisme comme une religion exclusive de toutes les autres
- p122 l’expérience chrétienne étant d’abord celle de l’altérité même de Dieu, et celle de l’expérience de l’altérité de celui qui devient mon prochain
- voir aussi p 222, 235, 242 et 243.
Ceci pouvant conduire jusqu’à envisager p 340 le risque d’une double appartenance.