Plaidoyer pour le bonheur – de Matthieu Ricard

Plaidoyer pour le bonheur – de Matthieu Ricard

Nils Editions – 2003

Tout  le début est très intéressant, notamment les passages que je signale ci-dessous. J’ai trouvé moins intéressant les chapitres 14 à 21.

Petites définitions du bonheur glanées au début

P 16 «  j’entendrai par bonheur un état acquis de plénitude sous-jacent à chaque instant de  l’existence et qui perdure à travers les inévitables aléas la jalonnant. Dans le bouddhisme, le terme Soukha désigne un état de bien-être qui naît d’un esprit sain et serein »

P23 « Soukha est un état de plénitude durable qui se manifeste quand on s’est libéré de l’aveuglement  mental et des émotions conflictuelles. C’est aussi la sagesse qui permet de percevoir le monde tel qu’il est, sans voiles, ni déformations. C’est enfin la joie de cheminer vers la liberté intérieure, et la bonté aimante qui rayonne vers les autres »

P 34 «  le but de l’existence est bien cette plénitude de tous les instants accompagnée d’un amour pour chaque être, et non cet amour individualiste que la société actuelle nous inculque en permanence…. »

P206 «  Tous ceux qui sont malheureux le sont pour avoir cherché leur propre bonheur,

Tous ceux qui sont heureux le sont pour avoir cherché le bonheur des autres » ( Shanditeva)

Les trois types de souffrance p 59

La souffrance visible, la souffrance cachée, la souffrance invisible. La première est partout présente, la seconde se dissimule sous l’apparence du plaisir, de l’insouciance, du divertissement…la souffrance invisible trouve son origine au sein même de l’aveuglement de notre esprit et y demeure tant que nous nous trouvons sous l’emprise de l’ignorance et de l’égocentrisme…. L’égocentrisme, ou plus précisément le sentiment maladif que l’on est au centre du monde est à l’origine de la plupart des pensées perturbatrices…

Les 4 nobles vérités p 65 ( cf le discours de Bénarès de Bouddha)

  1. La vérité de la souffrance
  2. La vérité des causes de la souffrance (l’ignorance qui entraîne les poisons mentaux)
  3. La cessation de la souffrance (est donc possible)
  4. La voie qui transforme cette possibilité en réalité

Il y a 5 poisons majeurs p127

  1. Le désir
  2. La haine
  3. La confusion
  4. L’orgueil
  5. La jalousie

Auxquels s’ajoutent une soixantaine d’états mentaux négatifs, et 84 000 émotions négatives

Les 3 méthodes mentales qui dessinent cette voie pour échapper à la souffrance  p75 :

  1. le pouvoir des images : on visualise par exemple un nectar bienfaisant, une situation neutre ou agréable, on se concentre sur un objet extérieur, le comptage de chiffres…
  2. la force de la compassion : on pense aux autres, à leurs souffrances, on prend en charge notre souffrance unie à celle de tous les êtres
  3. contempler la nature même de notre esprit : lorsqu’on éprouve une puissante douleur ,il faut simplement la regarder, sa forme, sa couleur. On s’aperçoit que les contours de la douleur s’estompent. On reconnaît que, derrière la douleur, il y a une présence consciente, qui se trouve à la source de toute sensation et de toute pensée. La nature fondamentale de l’esprit est cette pure faculté de connaissance. Il faut laisser la douleur reposer dans cette nature claire et inaltérable.

Sur les 3 méthodes de méditation. Il s’agit de se familiariser avec une nouvelle vision des choses, une nouvelle façon de gérer ses pensées, de percevoir les êtres et le monde des phénomènes p 131 et s :

  1. L’usage des antidotes : en s’appuyant que le fait que deux processus mentaux diamétralement opposés ne peuvent survenir simultanément. Il s’agit d’enrayer chaque émotion en identifiant un anti-dote
  2. Libérer les émotions : en identifiant un anti-dote unique Les émotions ne sont que des flux dynamiques dénués d’existence intrinsèques (ce que le bouddhisme nomme « la  vacuité d’existence réelle des pensées ». Ex : la libération de la colère au moment où elle surgit.. Il s’agit de s’habituer à regarder les pensées au moment où elles surviennent et à les laisser se défaire avant qu’elles ne monopolisent l’esprit.
  3. Utiliser les émotions comme catalyseurs : utiliser les côtés positifs d’une pensée généralement considérées comme négative

Mais, au-delà (p 141), à l’origine des émotions perturbatrices, se trouve l’attachement au moi. Il faut donc éradiquer l’attachement à l’ego

Or l’ego (p97 et s) n’existe pas ;

Le bouddhisme distingue un « je » inné (j’ai froid) et un « moi conceptuel », que tout un chacun considère comme le noyau de son être, indépendant et durable

P99 Si nous concevons le moi comme un simple concept, et non comme une entité autonome que nous devons protéger et satisfaire à tout prix, nous ne serons pas affectés.

P106 le bouddhisme conclut que le moi n’est qu’un nom par lequel on désigne un continuum, comme on nomme un fleuve Gange. Un tel continuum existe, certes, mais de façon purement conventionnelle et fictive. Il est totalement dénué d’existence réelle.

P144 et s : il faut donc s’entraîner. : p 146 «  la notion d’entraînement de l’esprit n’entre pas dans l’éventail des préoccupations courantes de l’homme moderne, au même titre que le travail, les activités culturelles, l’exercice physique ou les loisirs.

Sur le désir p 150 : désir amour et attachement

Sur la liberté  p 165 Etre libre revient donc à s’émanciper de la contrainte des afflictions qui dominent l’esprit et l’obscurcissent. C’est prendre sa vie en main en ne l’abandonnant pas aux tendances forgées par l’habitude et la confusion mentale

Réflexions sur l’éthique, sciences du bonheur p 310 et s

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Patrice Obert