Le goût de vivre – de Jean-Claude Guillebaud

Le goût de vivre – de Jean-Claude Guillebaud

Seuil – 2003

Ce livre date de 2003. Mon modèle de fiche de lecture n’est pas encore au point. Jean-Claude Guillebaud nous apporte une vision toujours très intéressante. Je trouve son titre très fort. A une époque, j’ai écrit un manuscrit qui s’intitulait Le goût de vivre. Je devais avoir autour de la trentaine. Il n’a jamais été formalisé.

1°Chapitre 1 à 2

Sur le retour du mal : du mal, nous avons fait un spectacle p41

Le contraire du mal, ce n’est pas le bien, c’est le sens (cf lydia Basset p46)

Le paradoxe de notre époque : elle ne sait plus dire le bien ou le mal mais ceci ne va pas avec de la tolérance mais avec une raideur insensée des postures exterminatrices. P50

2° Chapitre 3 à 8

Entre limite et transgression

P86 C’est la limite qui me fait homme mais c’est la transgression qui me fait individu

On ne peut renoncer à aucune

La mémoire doit venir périodiquement au secours de l’interdit  p93

Le discours dominant place la marge au centre et veut faire de la transgression une règle p 95

Or l’exaltation du « tout est permis » constitue le principe du totalitarisme cf A Arendt

Léo Strauss  » la morale sans la science dégénère en superstition, la science sans la morale en cynisme » p107

Entre autonomie et lien

Autonomie, solitude, nostalgie fusionnelle

Refus du holisme, pauvreté du concept libéral d’individu

Le lien n’est pas le contraire du sujet autonome : il le constitue; p122

Ch Taylor « On n’est soi-même que parmi les autres. On ne peut devenir un moi sans référence à ce qui nous entoure » p122

Je suis forcément héritier, redevable à l’autre de ce que je suis p123

C’est le regard de l’autre qui, me reconnaissant, me constitue comme sujet humain

Le péché ( in la Bible) mutile la créature et la création. Il concerne d’abord l’autre

Pour la tradition musulmane, n’est seul, que Satan p 124

Question : comment être libres ensemble ? sur le DON (p141 et s) pour lutter contre la marchandise. Alain Caillé  » le don instaure la relation. Il est le fondement et la source de tout lien interpersonnel »

Entre transparence et intériorité

J’avoue donc je suis. L’extimité

JF Mattéi  » le sujet moderne est construit par ses procédures de réflexion qui ne renvoie jamais à un contenu intérieur, puisque l’intériorité se réduit précisément à la gestion de ces procédures, lesquelles , bien entendu , sont vides  » p158

L’intimité, conquête récente

Sur la thématique du voile : p161 et s, en opposition au totalitarisme de la transparence

L’homme sans intérieur est un homme désarmé. P 171

Entre innocence et culpabilité

St Augustin contre Pélage, pour lequel l’homme peut parvenir au salut par lui-même en faisant un bon usage de sa liberté et de sa volonté p183 . Les Lumières ont été en quelque sorte une revanche du pélagisme sur l’augustinisme

En refusant de reconnaître sa barbarie intérieure, l’individu contemporain cherche à s’approprier le statut de la victime

Piste : le monde ne renoncera à être violent que lorsqu’il acceptera d’étudier son besoin de violence. P201

Entre corps et esprit

L’akrasia grecque est l’impuissance à gérer ses appétits et ses désirs

Actuellement, à l’obsession du salut de l’âme a succédé la hantise d’une impossible perfection du corps

Mutation actuelle : le débat n’est plus « sacralisation ou rejet du corps  » mais désincarnation et déréalisation.

Du sexe vécu au sexe montré

Entre savoir et croyance

Non-dit ; la croyance comme source de la violence

La démocratie comme lieu du vide p236. Le cœur de la démocratie est en marge de toute foi, il est vide de croyance mais, en cela, il est garant de toutes les croyances. Il est inappropriable par l’une d’entre elles. Il est laïc.

Rappel historique sur les sceptiques p242 et s

Croyance et science p247 et s Le discours libéral est bien plus religieux qu’il ne le pense : croyance économique ; croyance scientifique

Piste  : modestie du savoir, croyance accompagnée du doute

3° Sortir du deuil  (3ème partie)

cf chapitre 10 sur « repenser le religieux »

une religiosité archaïque imprègne l’air du temps  p300

vraies et fausses guerres de religion P300 et s : rien ne permet d’associer paganisme ou athéisme à tolérance

p307  : dans le christianisme, la violence est une dérive ou une trahison. Pb de l’islam

religieux et démocratie moderne p 308 ( rédaction@etudes-musulmanes.com)

transmission du message et dissidence  p316

K Jaspers  « Jésus reste la puissance qui s’oppose au christianisme issu de lui »

Jésus rejoint en tout être l’aspiration à se libérer du sacré

« Comment penser Dieu sans religion ? » D Bonhoeffer

Michel HENRY « refus biblique de la réciprocité » p 324

Conclusion

Le temps, avant, c’était un sablier.

Aujourd’hui, c’est un œuf

L crime totalitaire sacralise l’histoire.

Il faut refonder l’espérance historique sans sacraliser l’histoire. Ne pas oublier l’éthique. sinon on légitime la violence

Le Dieu d’Abraham est lui-même en marche

L’homme ne sait vivre et penser qu’en avant de lui-même. L’inquiétude

Le propre de l’homme est la volonté. L’homme est un animal qui attend et qui veut

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Patrice Obert