Actes sud 2014
Les passages en italiques le sont dans le livre.
Ce qui est en gras est souligné par moi.
P 34 « trois mondes s’expriment à travers leur organe spécifique, pour l’âme le désir, pour la chair la pulsion, et pour l’esprit la raison »
P35 « à la suite de Jésus, Paul est voué à incarner la double dimension de l’humain, cet homme en deux qui sait que son corps d’homme matériel, visible, est déjà mort et que son corps d’homme spirituel, invisible, est déjà ressuscité. Mais c’est dans l’éternité de la Vie, perçue dans la précarité de la Vie, que ce corps retrouvé, ce corps en gloire, exulte dans la splendeur »
P 46 « « La religion est une construction culturelle qui tente de réunir dans sa conception du monde les réalités psychique et spirituelle, et les arts en sont les rejetons ; tandis que la science est une construction culturelle qui tente de trouver les lois des réalités matérielle et psychique, et les techniques en résultent »
P 49 « D’où la nouvelle articulation du Dieu de la religion monothéiste impliquée par Paul ; il trouve son expression à travers celle du Père, du Fils et de l’Esprit, il annonce ce qui deviendra beaucoup plus tard le dogme de la Trinité. Cette représentation du divin est au fondement de l’homme en deux que Paul décrit, des trois réalités dans lesquelles il se meut et, en miroir, du mystère de son Dieu en trois personnes… Il ne s’agit pas pour lui, comme l’imaginait Freud, de substituer la religion du Fils à la religion du père, mais de dévoiler la splendeur matérielle, psychique et spirituelle de ce Dieu dont la gloire se conjugue avec l’humilité, la beauté avec l’amour, la puissance avec la mansuétude. »
P 69 « Depuis que Paul cohabite avec Saül, les oppositions du pur et de l’impur, du bien et du mal, du sacré et du profane, de la vie et de la mort ne fonctionnent plus pour lui. C’est en cela qu’il fait scandale, il ne rejette plus hors de lui ce qui est en lui. Paul est devenu un homme sans illusion : toujours pécheur car toujours sauvé et non sauvé parce qu’il ne serait plus pécheur. L’enfer et le paradis se jouxtent chez lui »
P 82 « De son vivant, Paul préfigure la personne humaine que la Résurrection implique : il est Saül et Paul, il est en ce monde cet homme en deux destiné à revivre en Christ dans la gloire de l’humain uni au divin »
P 83 « A partir de la Résurrection, la mort est transfigurée : elle se révèle être le seuil de la vie absolu, offerte par le Christ. Pour l’apôtre, si la mort est le rideau qui dérobe la scène du salut, tous les risques seront pris par celui qui se voue à l’annonce de la Vie dans la vie….. Il sait – et c’est sa gloire d’avoir été le premier à le dire – qu’il est sauvé de toute éternité. »
P 89 « la croyance en la vie passe par la destruction violente de la violence, le sacrifice du sacrifice. Avec la mise en croix du seul homme qui a choisi de détruire la violence, le perpétuel moyen de parvenir à la réalité par la destruction de celle-ci est ruiné. Par sa crucifixion, une fois pour toutes, par ses paroles suivies de sa résurrection, Jésus devient la voix/voie d’accès à la réalité du monde »
P 97 « La résurrection dont Paul rend compte n’est pas pour demain n’est pas un événement pur demain, pour après la mort, elle est effective dès maintenant en chacun, pour peu qu’il la reconnaisse en lui à partir de son exigence spirituelle, devenue impérieuse dès qu’elle attire à elle l’énergie de ses pulsions. La résurrection est dès maintenant la poursuite de la création du divin en l’humain »
P 107 « la conversion de l’esprit, ce trajet de l’énergie sexuelle incluse dans la pulsion vers la réalité spirituelle – et non, comme dans l’hystérie, vers le corps, vers la réalité matérielle »
P 109 « l’insoutenable leçon paulinienne ne passe pas plus : seule l’adhésion à la résurrection du Christ permet aux hommes de ne plus se croire obligés de tuer leur prochain pour se croire en vie »