Ce qui frappe d’abord, c’est la couverture, quelques épis d’un jaune brillant qui ressortent sur un fond noir. Ce ne sont pas des flammes, mais on pourrait le croire, tant elles jaillissent devant les yeux comme un feu. Une lumière lumineuse, éblouissante, qui interpelle. Interpellé, le lecteur le restera tout au long de ce texte intitulé curieusement « essai méditatif ». De l’essai, il a assurément la structure, très organisée, 11 chapitres, chacun composé de plusieurs paragraphes, chacun ouvert par une courte introduction suivie d’un texte spécifique. La lumière est ainsi décomposée : Au commencement, Des lumières minuscules, Ombre et lumière, La lumière et le temps, Lumière et matière, Les couleurs, Lumières artificielles, La lumière du feu, Les victoires de la lumière, La lumière de la vérité, Lumières mystiques. La méditation s’installe progressivement en découvrant chacun des textes : une observation, la description d’une petite fille face à la lumière, l’évocation d’un livre, un souvenir de l’auteure, la référence à un sage, une réflexion en contemplant ici une forêt, là un nuage qui passe, ici le ciel du métro, là un arc-en-ciel, en évoquant Dante, Bobin, Fulller, les flammes du feu, la danse des lucioles…
Plus qu’un essai méditatif, ce texte original m’est apparu comme un magnifique poème à lire lentement, paragraphe par paragraphe, en se laissant bercer par la poésie que Sylvie Monpoint déploie à foison, une langue riche et douce, toute en image et allusion, un véritable chemin de découverte d’une lumière qui nous ouvre sur la vie et sur Dieu.
Un livre à ruminer, en l’oubliant sur sa table de chevet, puis en choisissant au hasard un paragraphe et en se laissant emporter dans la rêverie qu’il ne manquera pas d’allumer dans notre âme.