Amin Maalouf, Les identités meurtrières, 1998, le livre de poche

Amin Maalouf, Les identités meurtrières, 1998, le livre de poche

 Je lis en 2025 ce livre écrit en 1998. Je le trouve d’une actualité brûlante ( cf Guerre en Ukraine, Conflit Israël/Hamas). Il serait intéressant de l’interroger aujourd’hui  sur son analyse de 1998.

Objectif du livre ( p 139) : essayer de comprendre de quelle manière la mondialisation exacerbe les comportements identitaires et de quelle manière elle pourrait un jour les rendre moins meurtriers.

L’identité est faite de multi-appartenances mais elle est Une et nous la vivons comme un tout. Elle nous vient de l’inné mais surtout des influences de la vie et des rencontres.

Amin Maalouf  s’interroge sur  l’islam et notamment sur  le rapport à la tolérance de l’islam et du christianisme.  Il se demande (p70) pourquoi l’évolution vers la tolérance a été positive pour le christianisme et décevante pour l’islam. Au chapitre 3, il s’interroge sur l’influence des religions sur les peuples mais aussi sur l’influence des peuples sur les religions. Pour lui, la société occidentale a inventé l’Eglise et la religion dont elle avait besoin ( p 73).

Il développe chapitre  4 l’émergence de l’Occident cf notamment p 88( sans évoquer la conjonction entre les différents héritages de l’Occident qui explique la phrase de Galilée du XVIIème siècle).  Il conclut que le radicalisme religieux n’a pas été le choix naturel et spontané des Arabes ou des Musulmans ( p 96)

Il évoque ensuite les « tribus planétaires » , c’est-à-dire les communautés de croyants, autrement dit les « églises » et explique l’attirance de la mouvance islamique ( car Nasser a échoué, tout comme le communisme). Pour lui, p 106, la montée du religieux est une tentative de synthèse entre le besoin d’identité et l’exigence d’universalité. Il ne voit pas ce qui aujourd’hui pourrait remplacer l’appartenance à une communauté de croyants. Le monde actuel est sous le signe de la Méfiance.

Son souhait ( p 115) serait qu’une nouvelle approche de la notion d’identité, somme de toutes nos appartenances, avec le point fort de l’appartenance à la communauté humaine,  soit compatible avec  nos multiples appartenances particulières.

Chacun de nous est dépositaire d’un héritage vertical ( ses pères, son ascendance, ses traditions, sa communauté religieuse) et d’un héritage horizontal ( son époque) (p119) et  il note un fossé entre ce que nous sommes et ce que nous croyons être ( p 119)

P123, il développe les concepts d’universalité versus celui d’uniformité. Il définit l’universalité pages  123 et 124 par tout ce qui concerne les droits fondamentaux.cf le paragraphe. « le droit de vivre en citoyen à part entière sur la terre de ses pères sans subir aucune persécution ni discrimination ; le droit de vivre, où qu’on se trouve, dans la dignité ; le droit de choisir librement sa vie, ses amours, ses croyances, dans le respect de la liberté d’autrui ; le droit d’accéder sans entrave au savoir, à la santé, à une vie honorable et décente ( non exhaustif) »

 Les risques de l’uniformité par la médiocrité et par l’hégémonie ( p132)

Il propose une clé dans son épilogue : que chaque personne puisse s’identifier, ne serait-ce qu’un peu, au pays où elle vit, ET à notre monde d’aujourd’hui.

crédit photo wikipedia

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Patrice Obert